Il
s'agit ici d'étudier la phase de montée du lanceur de la première génération,
version 1983, depuis la filière a évolué et des projets sont consacrés aux
versions suivantes.
I PRELIMINAIRES:
On
appelle l'angle q(t) l'assiette "locale" ,
rapportée au plan horizontal évolutif de la position courante.
Le
tir que vous étudierez est supposé équatorial, à incidence nulle, le braquage
des tuyères restant nul.
RT
: Rayon terrestre
X(t)
: Distance horizontale parcourue depuis Kourou
wT :Rotation terrestre sidérale
q(t) Assiette galiléenne donnée par
une courbe ou un tableau d0e valeurs dans les documents joints.
Vous
modéliserez l'évolution de la masse, de la traînée, par l'intermédiaire du
coefficient de traînée CX.
De
même vous étudierez avec précision la motorisation, notamment du premier étage,
les montées en poussée et les queues de poussée seront modélisées comme le
suggèrent les documents.
1°) SYSTEME DIFFERENTIEL DU MOUVEMENT :
Le
nombre minimum d'inconnues est 4:
o
VR
: Vitesse relative
o
b: Pente de la vitesse relative
o
Z
: Altitude sol
o
X(t)
: Distance horizontale parcourue depuis Kourou
Notant
Y, le vecteur de R4 de composantes VR, b, Z, X, il vient le système différentiel suivant,
du premier ordre, de forme générale:
0
2°) CHRONOLOGIE DU TIR :
Temps en secondes |
Evénements |
0 |
Allumage
des moteurs principaux de l'étage 1 |
3.4 |
Décollage |
23 |
Basculement
de l'axe lanceur supposé instantané |
146 |
Fin
de combustion des moteurs principaux |
148 |
Séparation
des étages 1 et 2 |
150 |
Allumage
du moteur de l'étage 2 |
248 |
Largage
commandé de la coiffe |
285 |
Fin
de combustion de l'étage 2 |
292 |
Séparation
des étages 2 et 3 |
298 |
Allumage
du moteur de l'étage 3 |
<873 s |
Fin
de combustion du moteur 3. cet arrêt est commandé par le calculateur qui vérifie
à cet instant que l'orbite nominale est atteinte, l'arrêt peut avoir lieu
plus tôt. |
NB1:
L'orbite visée est un transfert de type GTO, qui doit amener la charge utile à
42164 km du centre de la Terre.
NB2:
En simplifié on suppose les poussées maximales dès l'allumage et nulle dès la
commande d'arrêt. Des modélisations plus précises sont possibles dans d'autres
projets.
NB3:
On arrêtera la poussée à l'instant convenable, lors de la combustion du
troisième étage, afin d'obtenir, on le répète, l'orbite nominale, de type GTO.
3°) COEFFICIENT AERODYNAMIQUE CX :
Mach |
Cx |
|
Mach |
Cx |
>0 |
0.1 |
|
1.5 |
1.1 |
0.5 |
0.17 |
|
1.75 |
0.84 |
0.75 |
0.0.235 |
|
2.375 |
0.6 |
0.88 |
0.0.238 |
|
4 |
0.42 |
1 |
0.7 |
|
5 |
0.4 |
1.06 |
1.1 |
|
10 |
0.395 |
1.125 |
1.15 |
|
15 |
0.39 |
1.375 |
1.175 |
|
|
|
NB: La surface de référence à
prendre en compte pour le calcul de la traînée est S = 11.34 m²
4°) LOI D'ASSIETTE LOCALE RAPPORTEE AU PLAN HORIZONTAL LOCAL :
q(t) désigne l'angle entre l'axe
lanceur et le plan horizontal local.
MODELISATION DE q(t)
Une
étude d'optimisation qui n'a pas sa place ici permet de déterminer une loi
optimale de pilotage du lanceur, notamment la loi d'assiette q(t).
Cette
loi que vous pourrez retrouver sur des graphiques ou de la documentation sera
modélisée par morceaux:
Temps |
Loi |
Valeur début plage |
Valeur fin plage |
0< t <23 |
Constante |
90° |
90° |
23 < t< 25 |
linéaire |
90° |
87° |
25 < t<50 |
Linéaire |
87° |
75° |
50 < t< 75 |
Linéaire |
75° |
60° |
75 < t< 100 |
Linéaire |
60° |
45° |
100 < t <125 |
Linéaire |
45° |
30° |
125 < t < 150 |
Linéaire |
30° |
24° |
150 < t< 175 |
Linéaire |
24° |
22° |
175 < t< 600 |
Linéaire |
22° |
5° |
600 < t< 675 |
Linéaire |
5° |
2°.5 |
675 < t< 750 |
Linéaire |
2°5 |
1° |
750 < t< 873 |
Linéaire |
1° |
0° |
5°) MODELISATION DE L'ATMOSPHERE TERRESTRE :
1 - Notations:
Z
: km, altitude-----r(Z) : kg/m3, masse volumique de
l'air-----p(Z) : Pa, pression----C(Z) : m/s, vitesse du son.
2 - Atmosphère standard:
Masse volumique
Altitude |
Masse volumique |
0 < Z < 11 |
r = 1.225* exp( - 0.1064 * Z ) |
11 < Z <34 |
r = 2.2 * exp(-0.15983 * Z ) |
34 < Z < 50 |
r = 1.05 * exp( -0.13807 * Z ) |
Z > 50 |
r = 0 |
Pression:
Altitude |
Pression |
0 < Z < 6 |
p = 1.0134 105*
exp( - 0.12773 * Z ) |
6 < Z <25 |
p = 1.1772 105*
exp( - 0.1537 * Z ) |
25 < Z < 36 |
p = 1.0134 105*
exp( - 0.148 * Z ) |
36 < Z <50 |
p = 0.4905 105*
exp( - 0.12681 * Z ) |
50 < Z |
p = 0 |
Vitesse du son:
00Altitude |
Vitesse du son |
0 < Z < 11 |
C(Z) = 340-4.091*Z |
11 < Z <31 |
C(Z) = 295 |
31 < Z < 50 |
C(Z) = 169.37 + 4.0526*Z |
6°) MODELISATION MASSIQUE DU LANCEUR :
ETAGE 1
Moteurs principaux
Masse ergols : 147284 kg
Masse structure, fluides résiduels,
inter- étage 1-2: 15800 kg
Impulsion spécifique ( vide ): 2742.1 m/s
Surface de sortie tuyères: 2.8124 m²
Impulsion spécifique sol : à calculer
avec la donnée de la surface tuyères
ETAGE 2:
Masse ergols utiles : 33300 kg
Masse structure + inter- étage +
fluides résiduels : 4550 kg
Impulsion spécifique ( vide ): 2895.9
m/s
Masse coiffe : 840 kg
ETAGE 3 :
Masse ergols maximale : 8200 kg
Masse structure y compris case à
équipements: 1610 kg
Impulsion spécifique (vide ) : 4322.3
m/s
MASSE UTILE POUR LE VOL: environ 1750 kg valeur à établir
pour recouper les résultats réels.
II TRAVAIL A EFFECTUER:
1°) PARTIE INFORMATIQUE :
Par
une méthode d'intégration approchée de votre choix, vous intégrerez le système
différentiel durant la phase propulsée du lanceur. Vous rechercherez la masse utile
exacte qui donnera un profil de vol identique à celui qui est fourni dans les
documents et qui naturellement conduit à une orbite de transfert vers le niveau
géostationnaire.
Vous
ne serez pas étonnés de trouver quelques petites divergences avec le tir réel
dans la mesure où de nombreux paramètres ne sont connus que par des courbes ou
des modélisations réalistes mais nécessairement moins fines que celles des
concepteurs.
2°) COMPTE RENDU DES RESULTATS :
Le
rapport devra conduire à la représentation graphique des paramètres de vol,
soit en fonction du temps, soit pour certains en fonction de l'altitude, vous
êtes guidés par les présentations du CNES.
Vous
mettrez bien en évidence la nécessité d'un arrêt commandé du moteur de l'étage
3.
Vous
pourriez également mettre en évidence :
o
Le
gain de masse utile obtenu par une amélioration de 100 m/s sur une impulsion
spécifique
o
La
perte de masse utile si la coiffe était larguée en fin de deuxième étage.
o
La
différence de masse utile entre un vol sans réserve de carburant et un autre
avec par exemple une réserve de 150 kg d'ergols sur l'étage 3
o
Vous
observerez l'extrême sensibilité de la trajectoire à l'assiette absolue, par
exemple une variation de 1 à 2 degrés peut conduire à des variations de plus de
20 km sur l'altitude.
3°) REDACTION :
Vous
éviterez les listings de résultats, resterez concis et penserez que votre
rapport doit être compris par un scientifique non spécialiste. Un exposé sur la
filière Ariane depuis ses débuts serait le bienvenu.
Vraisemblablement
un rappel sur l'orbite géostationnaire et ses applications pourrait intéresser
l'auditoire, lors de la soutenance.
4°) Document de vérification : le résultat devrait ressembler à celui de Ariane 44
LP, par exemple.
Guiziou oct
1998 / rev nov 98/rev déc 98, sept 2011